Qu’est-ce que la dépression ?
Il nous arrive tous, à la suite d’un événement particulier, ou même sans raison apparente, de nous sentir triste, mélancolique, et découragé. Ces sentiments restent néanmoins limités à quelques jours et ne vont pas jusqu’à interférer de façon significative avec notre vie personnelle et professionnelle. Cependant, les personnes souffrant de dépression éprouvent des sentiments négatifs bien plus intenses, durables, et invalidants au quotidien. Les signes et les symptômes principaux caractérisant la présence d’un trouble dépressif sont les suivants : sentiments de tristesse ou de vide ; sentiments de culpabilité et de dévalorisation ; pensées suicidaires ; fatigue et baisse d’énergie ; perte d’intérêt pour les activités auparavant agréables ; difficultés de concentration ; insomnies ou hypersomnie ; appétit irrégulier.
Les différentes formes de dépression
Ce que l’on appelle généralement « dépression » peut en réalité prendre des formes différentes en fonction du nombre, de l’intensité, et de la persistance des symptômes dans le temps, ainsi que de la nature des facteurs déclenchant le trouble :
- Le trouble dépressif majeur : avec une prévalence sur 12 mois de 6.5 % au sein de la population française (Inpes, 2009), l’épisode dépressif majeur constitue le trouble de l’humeur le plus courant. Selon le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-IV R; American Psychological Association, 2008), l’épisode dépressif majeur est avéré si pendant une même période d’une durée de deux semaines sont présents (en ayant un retentissement sur les activités habituelles de l’individu) au moins cinq des symptômes suivants : humeur dépressive, diminution de l’intérêt ou du plaisir, modification significative du poids ou de l’appétit, troubles du sommeil, agitation ou ralentissement psychomoteur, fatigue ou perte d’énergie, sentiment de dévalorisation ou de culpabilité, difficultés de concentration, pensées de mort. Au moins un de ces symptômes doit être une humeur dépressive ou une perte d’intérêt. Le terme « majeur » n’exprime pas ici l’intensité de la dépression, mais signifie plutôt que le trouble est caractérisé (présence de tous les symptômes caractérisant le trouble).
- Le trouble dépressif mineur : c’est un trouble dépressif qui ne comprend pas tous les symptômes caractéristiques de la dépression. Le nombre de symptôme est donc plus restreint que dans le trouble dépressif majeur.
- La dysthymie : elle se caractérise par des symptômes à long terme (d’une durée d’au moins 2 ans) mais qui sont moins intenses que dans le trouble dépressif majeur. Ces symptômes altèrent néanmoins le fonctionnement normal de l’individu.
- La dépression saisonnière : entre 1 % et 10 % des personnes habitant dans les pays nordiques souffrent de dépression saisonnière (Howland, 2009). Celle-ci se caractérise par l’apparition des symptômes dépressifs durant les périodes de l’année où la lumière naturelle diminue fortement, le plus souvent en automne et en hiver. Le traitement de choix pour ce type de dépression est la luminothérapie, pouvant être complémentée avec une prise en charge classique de la dépression, comprenant un traitement psychothérapeutique et/ou médicamenteux.
- La dépression post-partum : également appelée dépression post-natale, elle est caractérisée par les symptômes typiques d’un trouble dépressif. Contrairement au « baby blues » qui survient quasi immédiatement après l’accouchement et qui ne dure que quelques jours, la dépression post-partum se traduit par des symptômes plus intenses, peut survenir plusieurs semaines (voir plusieurs mois) après la naissance du bébé, et peut s’inscrire dans la durée (jusqu’aux 2 ans du bébé).